Crédit-photo: Sarah HIRRIBERRY
On ne surfe pas que côté atlantique ;
il est aussi possible de surfer sur l’Estuaire
de la Gironde... Mais chut, c’est un petit secret réservé aux initiés ! Il n’y en a que 60 dans le monde et on a la chance d’en avoir UN aux portes du Médoc; là où notre presqu’île embrasse Bordeaux.
Un phénomène rare et fascinant. Imaginez une vague remontant l’estuaire à contre-courant à la vitesse de 15 à 30 km/h selon l’amplitude des marées. C’est le MASCARET. Déjà connu au 4ème siècle par des Écrits de l’abbé de Clermont-Ferrand
décrivant cette vague vue à Ambarès,
cette « onde positive de translation »
comme l’appellent les scientifiques est vraiment à découvrir ! Lorsqu’une marée à grand coefficient rentre dans l’Estuaire, le flux de cette marée se heurte au courant du fleuve qui lui
"redescend" vers la mer. Il se créé ainsi une série de mini-vagues ondulant à contre-courant et qui vont déferler sur plusieurs dizaines de kilomètres. Ainsi né et meurt le Mascaret avant de ressusciter quelques jours ou semaines plus tard. Car c’est presque un phénomène mystique ;et la pleine lune y est souvent associée ! Il se chuchote même que certains Mascarets dans le monde seraient connectés les uns aux autres...
Éric HIRIBERRY a été l’un des premiers Médocains à surfer la vague de Macau.
Les Carnets du Médoc l’ont rencontré.
- CDM : Éric, quel est ton premier souvenir du Mascaret ? - Éric : Il date du début des années 80.La première fois que je l’ai découvert,
c’était vu du ciel ; j’étais en para-moteur.
Et puis, très vite, nous y sommes allés avec nos surfs et ça n’a pas été si évident que ça ! - CDM : Justement, quelles sont les différences avec la mer ? - Éric : TOUT ! La couleur de l’eau (saumâtre), l’environnement sauvage des berges,
la difficulté de surfer car la planche s’enfonce plus
(même si c’est aujourd’hui plus facile avec le Stand-up Paddle),
le bruit que fait le Mascaret quand il arrive et qui nous impressionne toujours... Mais la plus grande difficulté réside dans la sensation quand on arrive à surfer 10 à 15 minutes
la même vague, là où, sur la mer, on ne surfe que 6 à 10 secondes la vague ! Ce sont vraiment des moments magiques à chaque fois. - CDM : Un conseil pour le voir à défaut de le surfer ? - Éric : Je n’en donnerai pas. Le Mascaret se cherche, se cache et il faut le trouver soi-même.
Il faut l’étudier pour le dompter et le vivre pour le comprendre...
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